Elodie : l’histoire en cathéter !

Elodie  est en dernière année de master de recherche en histoire à la Faculté des Lettres et des Sciences Humaines, elle explique son parcours, sa passion pour l’histoire et son envie de transmettre.


Pourquoi avez-vous choisi de suivre des études d’histoire ?

J’ai un cursus scolaire assez classique : j’ai obtenu en 2013 mon baccalauréat littéraire option droit au lycée de Borda à Dax. J’ai  ensuite entamé une licence en histoire à l’université de Pau et des Pays de l’Adour que j’ai obtenue en 2016. Je suis arrivée à l’Université de Limoges grâce à mon sujet de mémoire en septembre 2016.
L’histoire et moi, c’est une grande histoire d’amour. J’ai eu la chance d’avoir une maman qui m’a emmenée voir très jeune des expositions ou visiter des châteaux tous les étés. Ce qui m’a fait aimer l’histoire est la visite de la maison du peintre Monet à Giverny. J’ai découvert un lieu coloré, magnifique.
J’ai toujours aimé cette matière en cours surtout la période du XXème siècle et de la Seconde Guerre mondiale. L’histoire de ma famille m’a également amené à m’intéresser à cette période. En 2015, j’ai mené des recherches sur mon grand-père Paul. J’ai découvert qu’il a fait partie de la Résistance en Corrèze. Plus récemment, j’ai recherché des informations sur mon arrière-grand-père Louis qui a participé à la Première Guerre mondiale où il a été décoré de la Légion d’Honneur en mars 1961.
J’ai également eu la chance d’avoir une super professeure en terminale. Voyant mon intérêt pour cette matière, elle m’a demandé si j’étais intéressée pour participer au Concours National de la Résistance et de la Déportation. J’ai accepté. Ça a été une super expérience pour moi !
Quand j’ai dû choisir mes vœux APB, j’ai tout de suite choisi l’histoire comme matière à étudier.

Qu’avez-vous pensé de vos études en histoire ? Les enseignements ?  La relation avec les enseignants ?

Je n’ai pas passé ma licence ici à Limoges, mais je l’ai trouvée passionnante et difficile. La licence que j’ai passée à Pau restait très générale les deux premières années, puis se spécialisait en troisième année. J’ai choisi le parcours enseignement tout en pensant peu à peu que je voulais partir en recherche. Certains professeurs, grâce à leurs cours, m’ont donné envie de faire de la recherche.

Pour ce qui est du Master à Limoges, on n’a plus de cours comme en licence. Les sujets sont plus précis et on découvre le côté chercheur de nos professeurs, qui nous parle de leur travail et de leurs sources. On a également des séminaires sur notre période. Ces cours sont très formateurs, car ils nous expliquent ce qu’est le métier de chercheur et nous donnent une méthodologie à appliquer dans notre mémoire.
On a également la chance de rencontrer et d’écouter des conférences de professeurs invités par le CRIHAM (le laboratoire de recherche d’histoire de l’université de Limoges et de Poitiers).
Etre en recherche, c’est également travailler avec son directeur de mémoire. J’ai bâti une relation de confiance  au fil des mois  avec ma directrice madame Druelle-Korn et mon directeur monsieur Grenard qui m’écoutent, me rassurent dans les  moments de doutes et m’aident à recadrer mon sujet quand j’en ai besoin.

C’est aussi le cas avec les professeurs du département qui prennent du temps pour venir discuter avec nous, qui s’intéressent à nous, à l’avancée de nos mémoires et peuvent quelques fois nous apporter un autre regard sur notre sujet.

Quelle est le sujet de votre mémoire de Master ?

Mon sujet de mémoire se nomme « les Francs-Tireurs Partisans Français en Corrèze entre 1940 et 1944 » . C’est un mouvement de Résistance créé par le Parti Communiste en 1942. En première année de master, je me concentrée sur l’aspect organisationnel de ce mouvement (la transition entre des actes spontanés à mouvement organisé). J’ai également cherché à comprendre qui a composé ce mouvement résistance et ce qui les a motivés à entrer en Résistance.
Cette année, je termine mon sujet en me concentrant sur une partie de la Corrèze. Au printemps 1943, le territoire corrézien est quadrillé en 3 sous-secteurs nommés A, B et C par les FTPF. Je me focalise sur l’histoire du sous-secteur B (autour de Brive) en étudiant les hommes qui le composent, leur action et leur relation avec d’autres organisations résistantes (Armée Secrète par exemple).
Mon sujet est lié à des recherches que j’ai faites sur mon grand-père en 2015. Cette année-là, j’ai appris qu’il fut résistant dans les FTPF en Corrèze de mars 1944 à septembre 1944. Il ne m’en a jamais parlé. Ce travail est dédié à la mémoire de mon grand-père, qui me manque à chaque instant.

Quelle est l’origine de la rencontre avec les lycéens de Martin Nadaud ?

Tout a commencé quand Monsieur Prévoost, professeur au collège Martin Nadaud a contacté le département d’histoire de Limoges afin de proposer ce projet. Madame Druelle-Korn, la directrice de mon mémoire, a pensé à moi et m’a proposé ce projet. J’ai tout de suite accepté !
Nous avons rencontré monsieur Prévoost pour parler de ce projet fin octobre et nous avons convenu d’une date de venue des élèves.

Quelles sont les compétences acquises au cours de votre cursus universitaire ?

Sur plusieurs points, mes études en histoire m’ont fait acquérir de nombreuses compétences :

  • Un regard critique. Je n’ai plus le même regard que j’avais  au lycée sur certaines questions
  • Des connaissances dans toutes les périodes historiques
  • Un peu plus de rigueur
  • De l’autonomie
  • De la ténacité

Quels sont vos projets professionnels après le Master ?

Quand je suis entrée à la faculté, je n’envisageais pas de faire de la recherche. Je voulais être professeur. L’an prochain, j’aimerais tenter les concours pour entrer en école d’art, car ma deuxième passion dans la vie, c’est l’art ! J’aime créer des choses en partant d’un livre ou autre. Je travaille sur les mots et comment on peut les détruire pour en reconstruire d’autres. Je fais également beaucoup de couture depuis que je suis petite ! Je veux me lancer pour ne pas avoir de regrets plus tard !

Devenir professeur reste également dans ma tête, car je pense que ce métier est enrichissant. Transmettre, parler et éveiller leurs intérêts pour l’histoire est un de mes souhaits quand je serais professeur ! Pendant ma licence, j’étais bénévole dans une association paloise « Isard Cos » qui venait en aide aux personnes qui étaient réfugiées politique et demandeurs d’asile en France. Ma mission était de l’aide aux devoirs. Cette expérience m’a beaucoup marquée, car les élèves me racontaient comment l’histoire était enseignée dans leur pays. C’était des élèves intéressés et intéressants.

La rencontre du 28 Novembre avec les collégiens de Martin Nadaud a renforcé mon envie de devenir professeur, car ce fut un moment informel où les élèves ont pu nous poser des questions. J’ai vu leurs intérêts et leur soif d’apprendre.

Un conseil pour une personne qui souhaiterait suivre ce même parcours ?

Je dirais qu’il faut beaucoup de curiosité pour entrer en histoire, mais également beaucoup de rigueur. La licence et le master demandent beaucoup de travail personnel. Pourtant, j’encourage tous ceux qui pensent entrer en histoire ou à la faculté à se lancer. La faculté est un lieu d’échanges où on rencontre plein de personnes avec qui on peut parler ! On a la chance de pouvoir s’investir dans des associations étudiantes ou d’aller, en plus de nos cours, à des manifestations culturelles (conférences, journée d’étude…)
On se découvre nous aussi personnellement. Pour ma part, ça m’a permis de grandir et sortir de « ma coquille ».  Aller à la fac a été un grand changement pour moi, mais je ne le regrette pas.

Si tu es passionné et tenace, c’est une belle aventure humaine et personnelle !

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