Séminaire doctoral – FrED « Éducation et Diversités en espaces Francophones »


Début:
2 juin 2022, 11 h 00 min

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L’équipe de recherche « Éducation et Diversités en espaces Francophones » organise un séminaire doctoral jeudi 2 juin 2022 de 11h à 13h à la Faculté des Lettres et des Sciences Humaines en salle D202 ou en ligne via https://bbb.unilim.fr/b/jac-bjg-8sl-6fi

  • Présentation par Annabel TIBLE de sa thèse sous la co-direction de Marie-Hélène JACQUES et Marie-Hélène LECHIEN (GRESCO) « J’aime aider les gens » : une continuité des logiques d’orientation et de sélection des assistantes sociales d’aujourd’hui ?

    Nous avons tous en tête l’image des assistantes sociales dévouées, issues du milieu bourgeois et chrétien, aidant « les pauvres ». Des travaux sociologiques comme ceux de Delphine Serre ont montré l’évolution de l’origine sociale du groupe professionnel des assistantes sociales au début des années 2000, impactant parfois les modalités d’exercice de la profession. Les différentes réformes du diplôme ont par ailleurs modifié les modalités de sélection des candidates et le contenu de la formation.
    Le nombre de candidates au métier d’assistante sociale étant en déclin depuis plusieurs années, peut-on estimer que le supposé « dévouement » aux autres, de surcroît féminin, est en déclin ? Ou est-ce que les « dispositions à l’humanisme » s’actualisent dans d’autres parcours étudiants et/ou professionnels ?
    Face à un discours politique et médiatique toujours plus stigmatisant des personnes bénéficiaires d’aide sociale, comment les postulantes au métier se le représentent-elles ? Quelles sont leurs logiques d’orientation ? Et quelles dispositions vont-elles exposer pour légitimer leur entrée dans le métier ? Lesquelles seront « validées » pour effectivement entrer en formation ?
    Au gré d’une étude empirique et d’entretiens ethnographiques auprès de potentielles candidates au métier et d’étudiantes en école d’assistante sociale, nous verrons ce que peut représenter aujourd’hui le fait d' »aimer aider les gens » en terme d’éducation, de socialisation, de parcours et de logiques d’orientation professionnelle.

  • Présentation par Sandrine SORET-SIMON de sa thèse sous la direction de Marie-Hélène JACQUES « Dimension réflexive d’une immersion totale. L’inclusion scolaire au Québec »

    Partie au Canada, en pleine pandémie, avec un sujet de thèse et un poste, dans le champ de l’adaptation scolaire, dans un centre de services où les publics sont les plus défavorisés, ma fonction d’orthopédagogue dans le 3ème puis dans le 1er cycle a chamboulé non seulement le sujet mais également la manière de l’aborder et de le traiter ; sans compter sur les nombreux autres effets qu’a eu cette expérience professionnelle de terrain sur l’enseignante « française » que je suis. Actuellement encore dans cette expérience, je l’assume, la raconte et essaie de l’analyser pour comprendre comment une immersion totale fait émerger un « entre-moi » qui évolue entre une identité héritée, puis une attribuée, celle assumée et ce qui est prescrit, standardisé ou déstandardisé et fait « à la sauce de » l’établissement. Il s’agit donc d’un dévoilement de l’intérieur des processus et facteurs qui conditionnent l’inclusion scolaire et des bonnes volontés qui la promeuvent ou l’obèrent. Existe-t-il alors aussi ici une « institution du handicap » qui varierait selon les contextes culturels, institutionnels ou même selon les configurations des centres de service, voire des établissements ? La définition de Romuald Bodin (2018, p.46) « Le handicap n’est donc ni une chose ni une essence individuelle. Le terme ne désigne rien d’autre qu’un rapport spécifique entre une certaine manière d’être et de faire (qui peut renvoyer ou non à un processus biologique sous-jacent), une différence (qu’on ne saurait définir ex situ comme déficience) et un contexte social particulier. » serait-elle universelle et sans frontière ? Les propos de Philippe Tremblay (2021, p.7), quant à eux, questionnent l’expérience vécue pour la flexibilité, nécessaire à tout point de vue, inéluctable lors d’une transition identitaire professionnelle : « l’École inclusive n’est pas une étiquette, un état, mais plutôt un processus, un mouvement constant. En ce sens, l’Ecole inclusive est flexible ».

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